Quand la machine se règle toute seule Quand la machine se règle toute seule
Les automatismes se multiplient à bord des batteuses, si bien qu’il est désormais possible de moissonner correctement une parcelle en gardant les bras croisés sur le siège.
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C’est aujourd’hui la principale source d’innovation en matière de récolte : l’automatisation des réglages de la machine. Celle-ci améliore le comportement et la qualité du travail de l’engin. Avancer à la bonne vitesse et avec les réglages optimaux est un bon moyen d’obtenir une récolte propre, avec le moins de pertes possibles et à la vitesse la plus adaptée. En outre, simplifier la gestion des réglages des engins apporte une solution à la pénurie de chauffeurs qualifiés en offrant au personnel le moins expérimenté la possibilité de piloter une machine en quasi-autonomie.
En premier lieu, le GPS et l’autoguidage sont un bon moyen d’éviter les recroisements trop importants. Ils calculent également la manière la plus optimale pour appréhender le champ. Cette technologie est gage d’économie de temps et de carburant, mais aussi de confort de travail. Le chauffeur peut alors se concentrer sur la qualité du grain ou les pertes.
La barre de coupe d’abord
Concernant la machine en elle-même, les premiers automatismes sont arrivés il y a quelques années sur la barre de coupe. En effet, les palpeurs sous le tablier permettent à l’organe de suivre le sol afin de maintenir une hauteur constante, définie par le chauffeur, sur toute la parcelle. En terrain vallonné, cet automatisme permet aussi d’obtenir tant que possible une hauteur homogène sur toute la largeur de la coupe. Bien souvent, après une manœuvre, un seul clic sur le levier multifonction permet à l’organe de coupe de reprendre sa position de travail à la hauteur cible.
Les automatismes de coupe se déclinent jusqu’à la vitesse de la lame de sections. La solution Smart Cut, de Schumacher, prend en compte le volume de récolte et la vitesse d’avancement pour l’entraînement des scies sur les barres de coupe. L’information collectée par les capteurs à ce niveau peut aussi être utilisée en cabine pour modifier les paramètres de la moissonneuse-batteuse.
Lever le pied
Ensuite, les constructeurs se sont attaqués à la vitesse de travail. Actuellement, presque tous offrent des systèmes de gestion automatique de la vitesse de la machine. Les dispositifs les plus simples s’appuient sur la charge de travail au niveau du batteur pour calculer la quantité de matière. Plus la charge est élevée, plus la machine va ralentir pour laisser au batteur le temps de gérer le flux. À l’inverse, s’il y a très peu de matière, la machine va s’autoriser à accélérer. John Deere propose également un système qui se base, non plus sur le flux qui entre dans la machine mais sur l’analyse de la culture devant la barre de coupe. Évaluer en amont permet de faire varier la vitesse avant que le flux ne soit dans la machine. Pour réaliser cette opération, la moissonneuse est équipée d’une caméra 3D stéréoscopique, qui va analyser la culture, détecter la verse ou encore l’écartement entre rangs et les endroits déjà moissonnés.
Laisser faire la machine
Installés par Claas puis plus récemment par New Holland, les automatismes de réglage du cœur même de la machine ont vu le jour. Des capteurs regroupent des informations collectées dans les organes de battage de la machine telles que la propreté du grain, l’humidité, le taux de pertes, la charge au batteur et la vitesse de travail. Un puissant algorithme traite ensuite ces informations pour adapter en temps réel les réglages de la moissonneuse. Le chauffeur confie ainsi à sa machine la modification des réglages de vitesse d’avancement, des grilles, de vitesse des vents, de rotation du batteur et de l’écartement du contre-batteur.
Il doit tout de même choisir entre plusieurs stratégies. La première privilégie le débit de chantier au détriment parfois des pertes ou de la qualité de nettoyage (la machine va avancer le plus vite possible jusqu’à atteindre un seuil de perte ou d’impureté). La seconde met la priorité sur la propreté du grain, quitte à ralentir la vitesse d’avancement. Enfin, un condensé des deux premières permet de ne donner la priorité à aucun objectif mais d’obtenir un grain propre tout en conservant une vitesse suffisamment élevée.
Définir une stratégie
Fendt et Massey Ferguson proposent une solution équivalente sur l’Ideal, avec le choix de mettre la priorité sur le grain cassé, la perte de grain et la pureté. Chez Case IH, l’une des principales caractéristiques introduites lors du lancement des Axial Flow série 250 a été le système d’automatisation AFS Harvest Command, qui aide le chauffeur à obtenir les résultats souhaités en sélectionnant une préférence, comme le taux de pertes, la qualité du grain, le débit constant ou la capacité maximale. À partir de ce paramétrage, la machine effectue automatiquement les réglages nécessaires pour atteindre le but souhaité. Depuis Agritechnica 2019, les Axial FLow ont reçu une mise à jour du logiciel afin que la machine puisse évaluer plus rapidement les mises au point automatiques à effectuer pour atteindre l’objectif indiqué par l’utilisateur au début de son travail.
Ces technologies sont un atout, notamment dans les parcelles hétérogènes où les réglages doivent être modifiés sans cesse. De plus, un chauffeur peu expérimenté peut quand même prendre en main la machine et réaliser un travail correct. Claas est le constructeur qui va le plus loin dans la simplification de la tâche du chauffeur. Il déploie désormais ces automatismes sur tous les organes de la machine, y compris le broyeur avec l’arrivée du Cemos Auto Chopping, qui ajuste les contre-couteaux du broyeur et la barre de friction en fonction de l’humidité de la paille.
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